jeudi 12 mars 2009

Nuit à Pékin dans un siheyuan traditionnel

Le siheyuan de charme: Haoyuan Binguan à Pékin
La cour carrée, le plafonnier et la partie lit:




Le temple des Lamas, à Pékin:


La chaîne de restaurants Rbt à Pékin:


La structure urbaine du Pékin actuel dérive de la ville reconstruite par Qubilaï Khan (petit fils de Gengis Khan, grand guerrier mongol), devenue la capitale de l'Empire sino-mongol en 1267 sous le nom de Khanbalik. La ville est aménagée suivant un concept cosmogonique.

A Pékin, à côté des rues modernes, on trouve des hutongs: les ruelles tellement étroites qu'on ne peut parfois y circuler qu'à pied. Au détour d'un hutong, on peut voir des siheyuan, ces maisons traditionnelles à cour carrée. Tout est symboles et concepts mais on peut aussi juste voir la beauté des lieux et de l'architecture.

La forme de l'architecture date de l'Antiquité et a été codifiée qu'au XIIème siècle. En Pékinois, siheyuan désigne les 4 pavillons autour d'une cour centrale carrée représentant le puits du Ciel. Ces maisons reprennent le concept de l'aménagement de la ville en miniature, tout comme de nombreux sites et temples. La Cité Interdite, comme le siheyuan, est orientée Sud-Nord, avec plusieurs cours. La symétrie des bâtiments est respectée. Tout cela permet notamment de se protéger des effets néfastes du Nord et de bénéficier des bienfaits.
Avec Dragounet, nous avons voulu loger dans un lieu imprégné d'histoires et d'Histoire. Nous avons choisi le "Haoyuan Binguan" (53, Shijia hutong, Pékin). Cette maison a été la demeure d'un seigneur avant d'être convertie en pension par l'Association des femmes. Une petite cour ombragée, des chambres extrêmement joliment décorées avec des meubles typiques. On pouvait aussi prendre le petit déjeuner avant de partir en balade. L'accueil est très sympathique. Beaucoup de signes de bon augure parsemés dans la chambre comme la chauve souris sur le plâtre du plafond évoquant le voeux de bonheur. Le lit à baldaquin, l'armoire, la table de chevet, la banquette, le tout en bois sombre, nous plonge dans une ambiance qui nous ravit. Le thé à disposition dans la chambre, finit de nous relaxer complètement
Pas très loin de là, nous avons pu visiter le temple des Lamas, un lieu haut en couleur, un des plus beaux que nous ayons pu visiter.

Pour déjeuner, nous avons trouvé une chaîne de restaurants "Rbt" (Wudaokou n°6, building 12, HuaQingJaYuan, Pékin). La décoration est moderne, un peu cosy et le plus amusant, on peut manger assis sur des balançoires (pour la stabilité, fixées au sol bien sur!!!). Côté plats, c'est plutôt bon, des plats complets viande-riz très satisfaisants.

lundi 9 mars 2009

Un auteur exceptionnel de manga: Jiro Taniguchi

Un bol d'anguilles grillées sur du riz unagi-don à Akabané (arrondissement nord, Tokyo):


Pour qui ne connait pas les mangas, ce sont des bandes dessinées japonaises mais contrairement à nos BD occidentales qui s'adressent souvent à un public jeune, sont destinés à toutes les tranches d'ages selon le sujet abordé.
Taniguchi a reçu, à juste titre, le prix du scénario à Angoulême en 2003, pour son excellent manga "Quartier Lointain" (édition Casterman, en 2 volumes). C'est un récit qui nous renvoie, avec nostalgie, dans notre propre histoire et notre rapport aux autres. Taniguchi réussit avec des dessins d'une grande finesse, à nous plonger dans ce manga qu'on ne quitte pas avant de l'avoir fini non sans avoir éprouver quelques émotions. Hiroshi, un homme d'une cinquantaine d'années, croit prendre l'express pour Tokyo quand il se dirige tout droit vers sa ville natale Kurayoshi. Une fois sur place, il en profite pour se balader dans les rues de son enfance. Mais un événement étrange se produit, il s'évanouit et se réveille dans son corps d'adolescent mais avec son esprit d'homme! Il a voyagé dans le temps: il retrouve ses parents, sa soeur et sa grand mère comme à l'époque. Il décide alors de comprendre pourquoi un jour, son père est parti et n'a plus donné signe...
Du même auteur, un manga tout indiqué pour ce blog: "Le gourmet solitaire" (édition Casterman), l'histoire d'un homme et de ses promenades au hasard à travers les rues de Tokyo. En plus de découvrir les différents quartiers de cette ville, on découvre des plats typiques. Encore une fois, Taniguchi a le coup de crayons pour mettre en image le personnage imaginé par Kusumi, et a le don de nous plonger dans son atmosphère. Le gourmet solitaire nous fait partager son voyage gustatif mais aussi dans ses pensées puisque chaque plat évoque en lui des souvenirs ou des rencontres.
Tout autre sujet dans "Le sommet des dieux" (édition Kana, en 5 volumes): l'alpinisme est abordé de façon originale et surtout dans un récit très prenant avec des dessins réalistes. Tanguchi adapte à merveille le livre de Yamumaruka. Un homme, Fukamachi, découvre un jour dans une boutique népalaise, un appareil photo qui aurait pu appartenir à Mallory, le premier alpiniste à avoir tenté l'ascension de l'Everest. Ce livre nous raconte le dépassement de soi et la vie d'un homme, consacrée toute entière à la montagne.
Encore un autre manga de Taniguchi que j'ai beaucoup aimé: "Le journal de mon père" (édition Casterman) évoque avec sensibilité les souvenirs d'un homme pour son défunt père. A l'occasion des funérailles de ce dernier, Yoichi se remémore son enfance, et ce père qu'il ne connaissait pas si bien qu'il le croyait. Encore une fois, Taniguchi aborde là un sujet qui lui est cher: la nostalgie de l'enfance, l'importance des racines la paix et sérénité avec le passé. Tout cela est abordé de façon subtile et avec sensibilté. A la portée de tous.

jeudi 5 mars 2009

Le chinois chic selon "Zen Garden", Paris 8ème

Les 4 entrées du menu des 4 régions: Sichuan, Shanghai, Pékin , Canton:

Les 4 plats:


Ce soir là, nous sommes allés dans un restaurant chic chinois dans le 8ème "Zen Garden" (15 r. Marbeuf, 75008 Paris, tél: 01 53 23 82 82). La décoration est un mélange extrême orient-occident. Des éléments massifs comme une tour-pagode de plusieurs mètres de hauteur, des meubles panneaux de bois sombre, des lustres tout en bois, des vases géants en porcelaine, nous rappellent que nous sommes dans un restaurant chinois. On retrouve aussi un côté "bistrot chic": le bar design doré où est posée une maquette de bateau en bois, la disposition des tables et les lumières tamisées, mais pas suffisamment à notre goût. C'est un ensemble visuellement très joli mais nous trouvons qu'il manque quelque chose pour rendre le tout plus cosy et intimiste.
Le chef a été plusieurs fois récompensé pour ses plats comme nous le révèle les annotations dans le menu. Avec Dragounet, nous choisissons de prendre le menu 4 régions (il faut un minimum de 2 couverts pour commander ce menu). 4 entrées et 4 plats, de Sichuan, Canton, Shanghai et Pékin. Nous aimons bien goûter plusieurs plats différents c'est donc un menu qui nous plait bien. En entrées: chair de crabe et légumes croustillants (c'est un beignet avec une panure croustillante, nous ne sentons pas vraiment le crabe), beignets d'aubergines au sésame noir (original, le sésame noir en panure), crevettes de Canton au sésame et salade de boeuf avec une sauce légèrement épicée (c'est la meilleure entrée selon nous, très bonne la sauce qui relève le boeuf). Pour assaisonner les 3 premières entrées, nous avons une sauce aigre douce. En plats, nous avons du poisson sauce Shanghai (un bar cuisiné à la vapeur subtilement parfumé au gingembre, la chair est fondante et la cuisson vapeur est parfaite pour conserver les saveurs délicates du poisson), du boeuf pékinois, du poulet au caramel et sésame de Canton (mélange sucré salé où le sucré n'est pas trop marqué ce qui est plutôt bon) et du canard aux piments secs sauce Sichuan (notre plat préféré: excellent le goût du piment séché dans la sauce qui se marie bien avec le canard! surtout ne pas faire comme Dragounet: croquer dans le piment qui une fois, ouvert libère un goût épicé extrêêêêêmement fort! le feu quoi!). En accompagnement, nous avons du riz et des légumes sautés. En dessert dans le menu, une coupe de fruits frais (banal, bon mais sans plus), nous avons préféré prendre en plus des glaces aux parfums originaux et alléchants. La vanille au lait de soja est excellente, le lait de soja ressort juste dans une pointe de goût sucré au milieu de la vanille. La glace au poivre de Sichuan est déroutante, je me demandais à quoi cela pouvait ressembler, et c'est plutôt une bonne surprise, c'est juste poivré comme il faut et c'est agréable le côté "poivre-glacé". Pour accompagner le repas, nous avons opté pour un thé au gingembre. Le goût du gingembre est très léger, juste suffisant pour être doux et agréable à boire.
En résumé, c'était bon, les plats raffinés et joliment présentés, les glaces exotiques superbes, il ne manquait qu'un cadre plus chaleureux intimiste, plus typiquement chinois pour que ce soit un vrai voyage. Pour des prix équivalents, nous avons une nette préférence pour "Chez Vong" (pour voir notre diner là bas cliquer ici) où la décoration "vieilles pierres authentiques et tuiles peintes vernies" est extrêmement bien réussie, les plats délicieux, le service soigné d'un personnel discret.