dimanche 26 juillet 2009

Le "Bambou" cuisine vietnamienne, Paris 13ème

La soupe Pho Tai: un délice!
Le Bo bun au boeuf grillé et nêms fait office de plat complet et rafraichissant, juste derrière la boisson-dessert Banh Lot au lait de coco:

Petit rappel (ici) sur ce resto pas cher, qui ne semble pas payer de mine mais qui offre une cuisine de produits frais et toujours goûteuse. Le "Bambou" (70 rue Baudricourt, 75013 Paris), c'est notre cantine dans le 13ème, dès qu'on en a l'occasion, on y va. On choisit de diner tôt, à l'asiatique, pour éviter la foule du week end et ça nous évite d'attendre, même si l'attente n'est jamais très longue, on vous dégotera toujours une place dans ce petit restaurant. C'est à l'image des gargotes de là bas, on y vient pour manger principalement, bref on ne passera pas 3h à table! Dans la même logique, si vous avez très faim, l'attente des plats n'est jamais longue. Sous des abords froids, on se rend vite compte qu'on est vite à l'aise : ambiance populaire.

Quoi de mieux pour se rafraichir... qu'une soupe bien chaude! Mais si, je vous assure qu'en plus de vous déshaltérer avec ce bouillon succulent, après, vous allez vous sentir rafraichi! Mon préféré: le Pho Tai (nouilles avec tranches de boeuf saignant) pourtant je ne suis pas une adepte de la viande mais ces petites tranches fines cuites à la chaleur du bouillon sont fondantes et avec la petite sauce un peu sucrée, c'est très bon. Le meilleur reste le goût du bouillon! Il ne change pas malgré toutes ces années où nous venons. J'y ajoute un trait de jus de citron vert, quelques feuilles de basilic, du soja pour le croquant. On sent bien le goût de la coriandre, des ciboulettes; un bouillon dense en saveur mais pas lourd, tout se marie bien.

Dragounet, il adore son Bo Bun au boeuf grillé et nêms, le tout assaisonné de sauce nuoc mam. Il est beau son plat, les vermicelles au fond, avec des sojas, des feuilles de menthe ciselées, coriandre, cacahouètes pillées, rondelles de carotte marinée, le boeuf grillé, les nêms coupées. Le bol suffira à rassasié même un gourmand comme lui. A côté, il a pris une boisson: Banh Lot (lait de coco, vermicelles de riz, caramel) contrairement à son aspect un peu... vert fluo chimique, ça ne l'est pas et surtout c'est sucré et plutôt bon et frais.

samedi 25 juillet 2009

Le "Lézard Noir", roman policier d'Edogawa Ranpo et "Détective Conan", manga de Gosho Aoyama


Ce qui m'a poussé à lire ce petit livre le "Lézard Noir", roman policier d'Edogawa Ranpo (Picquier Poche), c'est que je connaissais le manga intitulé "Détective Conan" manga de Gosho Aoyama (Kana). Le deuxième étant fan du premier.

Commençons par le roman policier japonais. Edogawa Ranpo est le pseudonyme de Hirai Tarô, auteur populaire très prolifique. Il reste un des maître du genre dans le pays du soleil levant, il a d'ailleurs donné son nom à un prix littéraire japonais. Son pseudonyme signifie « flânerie au bord du fleuve Edo » et phonétiquement se rapproche du nom d'Edgar Allan Poe dont il est un inconditionnel. Pour son univers de roman policier, il s'inspire aussi des oeuvres de Arthur Conan Doyle. Un des personnages principaux de ses livres est le détective Akechi Kogoro, qui va résoudre avec perspicacité les énigmes en se basant sur la logique psychologique des personnages et les faits. Dans le "Lézard Noir", il est à la poursuite d'une femme mystérieuse au tatouage de lézard. De retournements rocambolesques, en déguisements étonnants, Kogoro ne laisse jamais filer sa cible trop loin. Le scénario semble d'abord naïf et est surtout teinté de l'extrême noirceure des desseins et de la psychologie des personnages.
Le manga "Détective Conan" présente de nombreuses références et clins d'oeil au roman policier d'Edogawa Ranpo. D'abord le personnage principal est un jeune lycéen détective hors pair Shinichi Kudo, qui se retrouvant mêlé à une sombre conspiration, est empoisonné et se retrouve prisonnier d'un corps de garçonnet de 6 ans tout en gardant son esprit de lycéen. Le nom qu'il s'invente alors est... Conan Edogawa, Conan pour l'auteur de Sherlock Holmes, et Edogawa pour Edogawa Ranpo. Il se retrouve avec d'autres personnages à élucider des énigmes multiples et variées, parfois très noirs et à contextes sanglants. Pour gagner la crédibilité des adultes quand il a trouvé réponse aux énigmes, il trouve un stratagème: avec son gadget transformant sa voix, il prend celle de Kogoro Mouri (nom de Kogoro pour le détective de Edogawa Ranpo) qu'il endort préalablement. Kogoro Mouri est un détective pas très efficace et un peu benêt, père de Ran, petite amie de Shinichi. C'est chez eux qu'il est recueilli en se présentant comme le neveu du Professeur Agasa, un ami des parents de Shinichi.

"L'Ombre du Prince, une enquête du Mandarin Tân" écrite par Tran-Nhut: l'ombre du prince

Après avoir découvert ce roman policier historique par la 3ème enquête du MandarinTân (voir "La Poudre Noire de Maître Hou" lien ici - Picquier Poche), je n'ai pas pu me retenir de me jeter sur les autres volumes écrits par ces 2 soeurs Vietnamiennes Tran-Nhut qui manipulent si bien la plume.

Après la 2ème enquête intitulée "Le temple de la Grue Écarlate" (Picquier Poche), me voilà plongée dans la 3ème: "L'Ombre du Prince" (Picquier Poche).

Les détails sont toujours aussi bien renseignés, l'humour toujours présent et un sens du suspens qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin. Les repas des protagonistes me font toujours penser à ces mets des resto vietnamiens de Hanoi ou à Paris comme le Bambou dans le 13ème arrondissement (lien ici sur le restaurant le Bambou)

A propos d'Hanoi, justement ce récit se déroule là bas, de son ancien nom, Thang Long, la Cité du Dragon Déployé, capitale du Viêtnam du XVIIe siècle. Nous retrouvons accompagnant le Mandarin Tân, Dinh son ami aussi raffiné que perspicace, et le Docteur Porc qui cache sous une corpulence qui n'a rien a envier à l'animal éponyme, un personnage d'une extrême beauté, qui n'a pas son pareil pour pratiquer diagnostics médicaux et autopsies entre 2 repas copieux. Loin de sa région d'affectation du nord, le Mandarin Tân effectuera aussi un voyage dans son passé, au temps des concours triennaux qu'un triste événement viendra ponctuer. Y aurait-il un lien avec les crimes rituels perpétrés présentement dans la ville?! Ce roman foisonne de moments drolatiques: j'ai beaucoup aimé le dénouement du colloque de médicastres dont fait parti le Docteur Porc - délectable! Dinh, toujours aussi "piquant", n'a pas sa langue dans la poche et amène une pointe de lucidité amère et équilibre le duo qu'il forme avec son ami, Tân qui a une approche parfois trop rigide des gens. La fin est crédible et l'intrigue est bien menée.
A lire d'urgence!

vendredi 17 juillet 2009

"Vie et passion d'un gastronome chinois" par Lu Wenfu

Voila encore un livre qui m'a bien plu: la nourriture, c'est un sujet qui me plaît vraiment bien! "Vie et passion d'un gastronome chinois" écrit par Lu Wenfu, aux éditions Picquier Poche.

Tout oppose le narrateur, Gao Xiaoting, révolutionnaire convaincu, pragmatique, moraliste rigide, et le jouisseur des bonnes tables Zhu Ziye, l'épicurien, capitaliste épargné par les soucis financiers, ne se préoccupant que de goûter les meilleurs mets de la ville de Suzhou, en Chine. Pourtant, leurs chemins vont sans cesse se croiser. Comme une joute d'idées qui passerait par le langage de la nourriture, ils vont s'affronter. L'ironie du ton rend la lecture agréable et l'intrigue nous tient en haleine. La cuisine de Suzhou, qu'on appelle la "Venise orientale" est mise à l'honneur.

Quelques mots sur Suzhou (situé dans le sud de la Chine) une ville bien connue pour ses jardins dont 4 sont classés au Patrimoine mondial de l'Unesco. Les paysagistes de jadis ont fabriqué ces jardins, pour rassembler en un lieu, montagne, eau, pierre, pont, arbres; cela tend à représenter l'harmonie entre l'Homme et la nature. Un des principe fondamental du jardin chinois, contrairement au jardin et parc d'Occident où tout le paysage s'étend sous les yeux du spectateur, comme à Versailles par exemple; ici, à Suzhou, il faut découvrir petit à petit les "vues" comme autant de tableaux du maître paysagiste, au détour d'une galerie en zig zag, ou derrière une rocaille, ou à travers une ouverture en dentelle de pierre, on découvre un arbre plusieurs fois centenaire, un ruisseau, le reflet d'un kiosque dans un étang... ainsi, Suzhou a attiré de nombreux lettrés et artistes tels des calligraphes et peintres, accentuant d'avantage l'image d'une ville raffinée où l'on venait admirer les paysages et goûter la quiétude des jardins en dégustant un thé dans ces fameuses théières en terre cuite de Yixing. La cuisine de cette ville ne pouvait se développer que dans la même veine.

Un passage du livre qui me plaît bien où l'auteur évoque la recherche des nouilles de "première cuisson" par Zhu Ziye qui se lève aux aurores pour cela. Mais pourquoi? Simple: "La même eau de cuisson servait à faire un millier de bols; à la fin, c'était un véritable empois et les nouilles n'avaient plus aucune fraîcheur; elles se mettaient en paquet et prenaient un goût de farine crue. Si Zhu Ziye avait dû en avaler un bol, il en aurait été alourdi pour toute la journée. Un jour de gâché!". Cela me rappelle lorsque j'étais enfant et que ma mère cuisinait des nouilles, parfois elle les faisait trop cuire et c'est exactement ce goût dont je me souviens et la soupe qui devient épaisse!

Lecture savoureuse: "Le Palais du Mandarin" de Thanh-Van Tran-Nhut

Un peu de lecture pour cet été. Voilà une collection fort originale et à dévorer: les exquis d'écrivains aux Nil éditions. Plusieurs auteurs contemporains s'essayent à l'écriture sur la nourriture. Ce ne sont pas des recettes de cuisine mais des histoires et des souvenirs autour de la nourriture, du plus simple met au plat gastronomique.

Tran-Nhut nous convie dans son "Palais du mandarin" (clin d'oeil à son personnage le mandarin Tân, sans doute - "La poudre noire de Maitre Hou, une enquête du mandarin Tân" lien ici) à plusieurs petites anecdotes, nous faisant voyager, bien sur, dans son pays d'origine le Vietnam mais aussi aux Etats Unis et en France. Toujours cette note d'humour et piquante qui rend cette lecture délectable. On sent les saveurs, on voit les couleurs, on devine les odeurs, le langage pour décrire ce qu'évoque la nourriture est infini. Les fruits exotiques comme le durian, le longan, la carambole, la papaye... rappellent un voyage lointain. Des souvenirs qu'elle nous raconte, notamment cette friandise vietnamienne qu'elle prenait en sortant de l'école auprès d'une marchande ambulante, nous renvoie à nos propres souvenirs gustatifs d'enfance. Bref, c'est la madeleine de Proust, version sauce nuoc mam! J'ai bien ri à son récit sur les brioches au porc chipées par des singes voraces. Les soupes de nouilles du critique gastronomique, le pique assiette, le banquet de Philippe le Bon.... autant de récits différents. A lire absolument!

La crêpe au fromage de chèvre et miel à la crêperie St Marc, Quimper


Au bout du nez de la Bretagne, à Quimper exactement, on échoue dans une petite "Crêperie St Marc" (2 bis rue St Marc, 29000 Quimper). Pierres apparentes, salle chaleureuse par l'exposition de nombreux tableaux (à vendre) aux couleurs locales: la mer. Nombreux choix de crêpes sarrasins et froment. J'opte pour la crêpe au chèvre et miel. En espérant que le dosage sucré-salé soit parfait sinon c'est vite écoeurant. La tête de la crêpe me semble simple mais le goût m'a très agréablement surprise. C'est fête du palais! Quel beau mariage le fromage de chèvre et le miel!!! J'adore.

D'ailleurs, pour mes diners, ça m'a donné l'idée depuis de faire des entrées avec du fromage de chèvre enroulé dans une feuille de brick, l'ensemble passé au four quelques minutes, juste avant de servir, je mets dans une entaille faite dans le beignet du miel directement sur le fromage un peu fondu. Accompagné d'une salade de mâche: efficacité redoutable. Je m'égare...

Revenons à notre crêperie St Marc, j'espérais déguster aussi une crêpe au caramel beurre salé aussi bonne qu'à Provins! Mais que nenni! J'ai été un peu déçue, surtout que la barre était haute après le chèvre-miel. J'ai longuement hésité avec celle à l'amande qui me tentait bien, ce sera pour une prochaine fois.

L'éclair au caramel beurre salé de la boulangerie "Maison Lefaure", Paris 15ème

Avec les beaux jours, sur Paris, qu'il est agréable de déjeuner dans un parc. Par exemple celui de André Citroën à Paris 15ème. Un parc original, moderne offrant des recoins et des thématiques comme des tableaux. Il existe plusieurs parties dans cet espace de 13 ha directement ouvert sur la Seine: le jardin Blanc, le jardin Noir et un espace central. Tantôt des hauts murs pour partager l'espace en gradins, tantôt des carrés de végétations différentes en contrebas pour s'isoler, tantôt l'espace ouvert sur les jets d'eau à même le sol (qui font la joie des enfants en été) entre les 2 grandes serres; bref, on trouve toujours un coin qui plaira à chacun.

Près de la bouche de métro Balard, la "Maison Lefaure" (
voir leur site lien ici) (104 rue Balard, Paris 15ème), une boulangerie qui fait du bon pain et des sandwichs avec du bon pains, c'est délicieux. Mais depuis la crêpe au caramel beurre salé dans une crêperie de Provins (voir l'article sur "Fleur de sel" lien ici), je suis fan de ce caramel. Et voilà que je découvre dans leur vitrine de gâteaux bien rangés en rang d'oignons avec toutes ces couleurs, ces textures qu'on devine, ces parfums, cette odeur de sucre, là au milieu à côté des classiques religieuses et tartes: l'éclair au caramel beurre salé!!! avec sur le dessus une couche de caramel blond croustillant en guise de nappage. Quel délice, ce dessert sous le soleil d'été, à l'ombre du feuillage d'un arbre du parc, c'est simplement un instant de bonheur gustatif!

La crêperie "Fleur de sel" à Provins

Après une balade autour des remparts de la ville médiévale qu'est Provins, une pause s'impose! Sur la place mignonne, plusieurs établissements, on choisit, au hasard: "Fleur de sel" (3 place Chatel, 77160 Provins, tél: 01.64.00.26.34). La formule crêpe + boisson semble idéale. Avec Dragounet, on se lance pour une crêpe au caramel beurre salée et du thé à la menthe pour se rafraichir. La crêpe et surtout le caramel au beurre salé est à se frapper la tête par terre!!! Un petit quelque chose que nous n'avons pas retrouvé ailleurs. Je suis incapable de déceler quoi. En tout cas, délicieuse cette pause. Depuis, j'avoue, dans toutes les crêperies où je passe, je scrute la carte à la recherche de celle au caramel beurre salé...

Avant de repartir, je voulais goûter à cette glace à la rose dont la ville se fait une spécialité. Une roseraie est ouverte à la visite à proximité et le parfum délicat des roses est décliné en confiture, bonbons et autres friandises. La glace, par cette chaude journée était un vrai plaisir. Ni trop sucré, ni trop peu, le goût de la rose est aussi agréable en bouche que son parfum l'est aux narines!